jeudi 1 mai 2014

Afféterie

Étymologie[modifier | modifier le wikicode]

Du moyen français affetté et de -erie.

Nom commun[modifier | modifier le wikicode]

SingulierPluriel
afféterieafféteries
/a.fet.ʁi/
ou /a.fɛt.ʁi/
afféterie /a.fet.ʁi/ ou /a.fɛt.ʁi/ féminin
  1. Manière précieuse de parler ou d’agir.
    • Il y a trop d’afféterie dans tout ce qu’elle fait.
    • Les afféteries d’une coquette, d’une précieuse.
    • L’afféterie du style.
    • S’exprimant avec afféterie, petites façons précieuses, complimenteur sans arrêt.  (Paul LéautaudJournal littéraire : Juin 1928-Février 1940, 1986)

Apparatchik

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(xxe siècle) Du russe аппарaтчикapparatchik (« membre de l’appareil du parti communiste »).

Nom commun[modifier | modifier le wikicode]

SingulierPluriel
apparatchik
/a.pa.ʁa.tʃik/
apparatchiks
/a.pa.ʁa.tʃik/
apparatchiki
/a.pa.ʁa.tʃi.ki/
apparatchik masculin - Note d’usage : le pluriel russe apparatchiki est peu employé.
  1. (Histoire) Dignitaire du parti communiste soviétique en Russie ou ailleurs.
    • Un apparatchik chinois exécuté pour pots-de-vin. Pour apaiser le mécontentement général, le Premier ministre fustige la corruption.  (Libération, 9 mars 2000)
  2. (Par extension) (Péjoratif) Dignitaire, cadre, d'une bureaucratie administrative, d'unparti politique.
    • Bertrand Plouvier vise, sans la nommer, la candidate tête de liste à Rennes pour le PS : la député Nathalie Appéré : « On a ici à Rennes de nombreux exemples, de personnes du sérail, au parcours typique d’apparatchik, directement sorties de Sciences Po qui après avoir été chargées de mission au sein de collectivités locales ou d’établissements publics sont devenues adjoint au maire, voire plus… Cette mesure d’interdiction d’exercer une profession et le non-cumul avec un mandat local, François Hollande va transformer la représentation nationale en une assemblée de professionnels de la politique, coupé du terrain et de toute réalité ».  (Municipales à Rennes. Bertrand Plouvier (UMP) tacle « les apparatchiks » du PS, Ouest-France, 9 avril 2013)

De minimis non curat praetor

De minimis non curat praetor est un adage juridique en latin qui signifie que le préteur (magistrat romain chargé d'organiser la tenue des procès) ne doit pas s'occuper des causes insignifiantes.

Axiome que l'on cite pour signifier qu'un homme qui a de hautes responsabilités n'a pas à s'occuper de vétilles. On dit aussi Aquila non capit muscas (L'aigle ne prend pas de mouches).

Ancillaire

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Du latin ancillaris, de ancilla (« servante »).

Adjectif[modifier | modifier le wikicode]

SingulierPluriel
Masculin
et féminin
ancillaireancillaires
/ɑ̃.si.lɛʁ/
ancillaire /ɑ̃.si.lɛʁ/ masculin et féminin identiques
  1. Qui a rapport aux servantes.
    • On voit que la moralité des armateurs et des gros négociants n’était pas toujours irréprochable et que l’amour ancillaire avait, à Saint-Malo, de chauds pratiquants.  (Étienne DupontLe vieux Saint-Malo : Les Corsaires chez eux, Édouard Champion, 1929, p.110)
    • En effet, si le jeune homme du peuple trouve à nouer, dès l’adolescence, des relations sexuelles avec les filles de son milieu, le jeune bourgeois se trouve presque condamné à l’initiation par une prostituée, puis à la pratique de l’amour vénal ou ancillaire.  (Alain CorbinLes filles de noce, 1978)
    • — Pour une fois que je tiens un artiste de la Renaissance, je veux pas le paumer à cause d’une bévue ancillaire.
      — Une quoi ?
      — Une connerie de ta bonniche !
        (Le cave se rebiffe, 1962)
  2. (Vieilli) (Chimie) Annexe.
    • on nommoit opérations ancillaires toutes celles qui n’étoient en quelque ſorte que préparatoires, diſpoſantes, & qu'on confioit à des ſerviteurs, à des apprentifs.  (Encyclopédie Méthodique, tome second.)

Exégèse

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(1705) Emprunté au grec ancien ἐξήγησιςeksếgêsis, (du grec ancien ἐξηγέομαιeksêgéomai « mener hors de » ), « explication, commentaire, interprétation ».

Nom commun[modifier | modifier le wikicode]

SingulierPluriel
exégèseexégèses
/ɛɡ.ze.ʒɛz/
exégèse /ɛɡ.ze.ʒɛz/ féminin
  1. Explication grammaticale et étymologique d'un texte ancien difficile, assortie d'un commentaire savant et d'une interprétation.
    • L’exégèse du code ou des arrêts correspond au commentaire des textes législatifs ou de la jurisprudence.
    • L’exégèse historique correspond à l’interprétation des textes historiques.
  2. (En particulier) (Religion) Étude approfondie d'un texte et en particulier d'un texte sacré ancien. Commentairephilologique, explication historique, et interprétation de la Bible.
    • La liberté, où tant d'étourdis se trouvent portés du premier bond, fut pour moi une acquisition lente. Je n'arrivai au point d'émancipation que tant de gens atteignent sans aucun effort de réflexion qu'après avoir traversé toute l'exégèse allemande. Il me fallut six années de méditation et de travail forcené pour voir que mes maîtres n'étaient pas infaillibles.  (Renan, Souvenirs d'enfance et de jeunesse, 1897)
    • La supériorité des juifs, en matière d'exégèse biblique, est si manifeste qu'elle provoque souvent la conversion au judaïsme de membres du Clergé, ….  (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
  3. (Figuré) ou (Ironique) Explication d'un écrit, rendue nécessaire par son caractère prétentieux et alambiqué.
    • On lui remet une feuille jaune : « Renseignements généraux concernant les mariages. » (…) [Il devra] se faire administrer une exégèse de la feuille jaune <par son notaire>.  (Montherlant, Les Lépreuses,1939)
    • Pour Kouchner, l’exégèse laborieuse de ses propres déclarations avait aussi pour objectif de se démarquer un tant soit peu des positions américaines sur la question du nucléaire iranien.  (Libération (journal), 22 septembre 2007)
    • Finalement, on cherche l’exégèse en toute chose.  (David Foenkinos, La délicatesse, 2009)

Epanodiplose

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Du grec ancien ἐπαναδίπλωσιςepanadíplôsis, de ἐπίepí (« sur »), ἀνάaná (« de nouveau ») et διπλόοςdiplóos(« double »).

Nom commun[modifier | modifier le wikicode]

SingulierPluriel
épanadiploseépanadiploses
/e.pa.na.di.plɔz/
épanadiplose /e.pa.na.di.plɔz/ féminin
  1. Figure rhétorique de répétition affectant la position d’un mot. La figure apparaît lorsque, de deux propositions corrélatives, l’une commence et l’autre finit par le même mot, lorsqu’il s’agit de deux propositions uniquement. C’est la reprise en fin de phrase d’un mot, voire d’une locution située au début de proposition qui permet des jeux mélodiques et rythmiques qui ont pour effet de suggérer l’insistance ou l’humour ou de mettre en valeur un mot, un groupe de mots ou une idée.
    • En musique, l’épanadiplose est une ressource d’effets mélodiques des comptines :« Alouette, gentille alouette ! Alouette je te plumerai… »
    • J’ai eu beau lire Hô Chi Minh dans le texte, traduire Marx en hittite classique, me livrer à une analyse stylistique des épanadiploses du Petit Livre rouge, réaliser une transcription oulipienne de la pensée de Lénine, j’ai eu beau offrir le communisme en pâture à ma réflexion, ou inversement, je n’ai pas pu dépasser les conclusions de mes cinq ans.  (Amélie NothombLe Sabotage amoureux, page 22, 1993, Albin Michel, éd. 2011)

Volens nolens

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Du latin volens (« voulant ») et nolens (« ne voulant pas »).

Locution adverbiale[modifier | modifier le wikicode]

volens nolens /vɔ.lɛns nɔ.lɛns/
  1. Qu’on le veuille ou non.
    • Jésus ne sera plus un prophète de plus dans une longue lignée (comme le voient les musulmans, avec quelque bon sens), ce sera le Messie dont tous les prophètes, volens nolens, avaient préparé la venue.  (Régis Debray,Dieu, un itinéraire, 2001)
  2. (Droit) Qui est indépendant de la volonté des parties.

In cauda venenum

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Du latin in cauda venenum (dans la queue le venin), qui vient de la description par les Romains du scorpion dont la queue est venimeuse, qui se prend dans cette expression au sens figuré.

Locution-phrase[modifier | modifier le wikicode]

in cauda venenum /in ko.da ve.ne.nɔm/ ou /in ka.u.da we.ne.num/ locution latine
  1. Se dit d’un texte ou d’un discours débutant gentiment, ce qui relâche le lecteur, et finissant soudainement sur un tontranchant et méchant.
    • Ce texte vous flatte dès le début, mais il fait très mal à la fin : in cauda venenum.

Tautologie

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(xvie siècle) Du latin tautologia, lui-même du grec ancien ταὐτολογίαtautologia (« id. »), dérivé de ταυτολόγος,tautologos (« qui redit la même chose »), composé de ταὐτόtautocrase attique pour τὸ αὐτόto auto neutre de αὐτόςo autos (« le même ») et λόγοςlogos (« parole »).

Nom commun[modifier | modifier le wikicode]

SingulierPluriel
tautologietautologies
/to.to.lɔ.ʒi/
tautologie /to.to.lɔ.ʒi/ féminin
  1. (Rhétorique) Répétition inutile, volontaire ou non, d’une même idée en différents termes.
    • Le slogan « 100% de nos clients achètent nos produits » est une tautologie.
    1. Expression qui présente cette répétition de façon figée par l'usage.
      • au jour d’aujourd’hui est une tautologie qui répète le sens déjà inclus dans aujourd’hui, lequel est, mais on l’a oublié, une ancienne tautologie puisque hui provient du latin hodie qui signifie « aujourd’hui ».
  2. (Logique formelle) Proposition toujours vraie, quel que soit le modèle dans lequel elle s'instancie.
    • La tautologie est cette forme dégénérée de la liaison qui demeure vraie quelles que soient les valeurs de vérité des propositions qu'elle combine ; la proposition « p ou non p », par exemple, est vraie indépendamment de tout constat, puisqu'elle l'est pour p vraie comme pour p fausse.  (Encyclop. univ. t. 16 1973, p. 997)

Amphigouri

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(1738) Origine obscure. Peut-être du grec ancien ἀμφί /ἀμφίςamphí / amphís (« autour, autour de ») et ἀγορεύω,agoreúô (« parler en public ») [1], ou γυρεύωgureúô (« faire tourner »)  Référence nécessaire.

Nom commun[modifier | modifier le wikicode]

SingulierPluriel
amphigouriamphigouris
/ɑ̃.fi.ɡu.ʁi/
amphigouri /ɑ̃.fi.ɡu.ʁi/ masculin
  1. Figure de rhétorique qui consiste à écrire un discours ou un texte de manière volontairement burlesqueobscure ou inintelligible.
    • Un amphigouri composé sur un air d’opéra.
    • Ils ont laissé couler leur plume sans se prescrire d’autre règle que celle de la versification et de la langue, ne comptant pour rien le bon sens; c’est ce que les Français ont appelé amphigouri.  (Mathieu Brunet, L’appel du monstrueux: pensées et poétiques du désordre en France au XVIIIe siècle, 2008)
  2. (Par extension) Propos désordonné dont les phrases mal construites et le vocabulaire incertain, n’aboutissent à aucun sens satisfaisant. Discours confus, embrouillé et obscur.
    • Il prend son amphigouri pour une contribution savante.
    • Il tourne autour du sujet sans savoir de quoi il parle: c’est un véritable amphigouri d’un bout à l’autre.
    • De par l'orteil de Brama, j'ai fait un prodige; j'ai retenu son amphigouri mot pour mot, bien qu'il soit tellement dénué de sens et de clarté, que si vous m'en donniez une fine et critique exposition, vous me feriez, madame, un présent gracieux.
       ( Diderot, Les bijoux indiscrets, 1748)
    • – Qui êtes-vous et que voulez-vous?
      L'autre salua militairement:
      –Qui je suis?... N'y a pas de devinette... On va s'obtempérer l'honneur de vous l'inculquer sans embarras, tergiversation, amphigouri ni verbiage...
      Il prit la position du soldat dans le rang:
      –Népomucène Briquet, (…).
      Puis, scandant les mots:
      –Présentement, rentré dans le civil et homme de confiance de mon ami Roger de Saint-Pons, dont j'ai eu l'avantage superlatif, incohérent et incombustible d'être le camarade de lit pendant son volontariat...

       ( Blondet, La filleule de Lagardère; II L'héritière, 1885)