mercredi 22 janvier 2014

Alacrité

Étymologie[modifier]

(1495) Emprunté au latin alacritas (« ardeur »).

Nom commun[modifier]

SingulierPluriel
alacritéalacrités
/a.la.kʁi.te/
alacrité /a.la.kʁi.te/ féminin
  1. Allégresseenjouemententrain.
    • Son esprit restait étincelant. Son intelligence n’avait rien perdu de son alacrité.  (Joseph CaillauxMes Mémoires : (I) Ma jeunesse orgueilleuse., 1942)
    • Les portes de la voiture avaient claqué sur les aboiements de Lola, la chienne qui frétillait aux pieds du maître, bridée par lui, empêchée de flairer et de fêter les étrangers, comme elle aimait à le faire, accorte, la gueule fendue d'un sourire rose et blanc, saisie d'une irrépressible alacrité dès lors qu'un véhicule daignait s'arrêter dans la cour et y déverser sa précieuse cargaison. (Marie-Hélène LafonL'Annonce, 2009)
    • Son mariage, l'unique personne du Donjon Rouge qui n'eût pas l'air d'y voir une source inépuisable d’alacrité, c'était dame sa propre femme.  (George R. R. MartinLe trône de fer 7 - L'épée de feu, 2000 - traduit par Jean Sola, 2002)
    • Je ne crois pas qu’il y ait un seul habitant de ces parages, homme ou femme, qui ne soit redevable au vent, galerne ou suroît, de cette alacrité physique et morale qu’on appelle startijenn ( en breton dans le texte).  (Pierre-Jakez HéliasLe cheval d’orgueil, 1975)

Ordalie

Origine et histoire de « ordalie » Étymologie

(Fin du xviie siècle) Attesté en ancien français sous la forme germanique urtil apparenté à l’allemand Urteil (« jugement »→ voir ur- et Teil) ; et en latin médiéval (dans le domaine anglais), sous la forme ordalium, base sur laquelle on a francisé l’anglais ordeal→ voir or- et deal).

Nom commun

SingulierPluriel
ordalieordalies
/ɔʁ.da.li/
ordalie /ɔʁ.da.li/ féminin
  1. (Histoire) (Religion) Épreuve, allant jusqu'à la tortureusitée au Moyen Âge comme preuve en justice.
    • L’ordalie du fer chaud, de l’eau froide, etc.
    • Divination par l'entraille et le souffle et la palpitation du souffle ! Divination par l'eau du ciel et l'ordalie des fleuves...
       (Saint-John PerseVents, I, 2)
L'ordalie consiste à faire passer à l'accusé une épreuve physique décidant de son sort. L'accusé était revêtu d'habits religieux pour se soumettre au « jugement de Dieu », l'épreuve se déroulant sous le regard de la divinité tutélaire de la justice, qui va sauver l'innocent et empêcher l'injustice. Le duel judiciaire est une ordalie bilatérale.
Appelant directement à la divinité, ce mode de preuve peut cependant être orienté discrètement par les juges, qui décident du type d'ordalie qui s'applique, plus ou moins risquée, et des circonstances de son exécution.
Le procédé est attesté dès les premiers temps historiques, dans le code d'Hammourabi. Il est très courant lors de la période franque du Moyen Âge européen, au côté du serment, l'écrit s'effaçant lors de la chute de l'Empire romain.
L'ordalie est apparentée à d'autres rituels consistant en une prise de risques arbitrée par le destin : exposition de nouveau-nés, combats singuliers opposant des champions pour décider d'une bataille, etc.

jeudi 9 janvier 2014

Impavide

Origine et histoire de « impavide » Étymologie

Emprunté au latin impavidus (« qui ne craint rien »).

Adjectif

SingulierPluriel
Masculin
et féminin
impavideimpavides
/ɛ̃.pa.vid/
impavide /ɛ̃.pa.vid/ masculin et féminin identiques
  1. Qui ne ressent ou n’exprime pas la peur.
    • À l’aise devant la vie, séduisant, nonchalant, souriant, au-dessus des mesquineries et des jalousies, impavide devant l’hypocrisie, la discourtoisie, la vulgarité d’âme.  (Philippe Labro, La traversée, Folio, p. 169)
  2. Par extension, inébranlable.

Accort

Origine et histoire de « accort » Étymologie

De l’italien accorto (« clairvoyant », « adroit »)[1].

Adjectif

SingulierPluriel
Masculinaccort
/a.kɔʁ/
accorts
/a.kɔʁ/
Fémininaccorte
/a.kɔʁt/
accortes
/a.kɔʁt/
accort /a.kɔʁ/ masculin
  1. (Soutenu) Qui est avenant, qui agrée.
    • Cet homme est d’une humeur accorte.
    • Une physionomie accorte.
    • Un homme de village est tousjours mal accort.  (Jacques Du Lorens [1583-1658], Satires, livre I, satire 2)
    • Une servante accorte avait apporté le thé.  (Arthur Conan DoyleArchives sur Sherlock HolmesLe vampire du Sussex, p. 189, traduit par Evelyn Colomb, 1956, Robert Laffont)

Mâchicoulis

Un mâchicoulis est une structure de pierre faisant encorbellement, dotée d'ouvertures, et placée au sommet d'une tour ou d'une courtine, ce qui permet un tir fichant.
Ce système de défense active, surtout sous la forme de « mâchicoulis sur consoles » se répand à la fin du Moyen Âge, deuxième moitié du xive siècle, en remplacement deshourds, et sert comme lui à jeter divers matériaux pour défendre le pied des fortifications.

Étymologie[modifier | modifier le code]

Le terme est mentionné pour la première fois en 1402 - 14041, c'est-à-dire postérieurement à la technique elle-même, sous la forme machecoleis « galerie extérieure de pierre, en encorbellement et percée d'ouvertures destinées au tir plongeant »
Le mot est issu du moyen français *machecolis dérivé à l'aide du suffixe -is [?]. Il est attesté en latin médiéval sous la forme machecollum. Il s'agit d'un probable composé du vieux français macher « battre, frapper, meurtrir », issu d'une autre origine que mâcher « mastiquer »2. Le second élément est le vieux français col « cou ». Les projectiles lancés des mâchicoulis étaient destinés à « briser le cou » des assaillants3.

Echauguette

Origine et histoire de « échauguette » Étymologie

(Siècle à préciser) De l’ancien français escargaite (« patrouille de guetteurs ») devenu escalgaite puis eschaugaite. Par métonymie, il a désigné l’endroit d’où se fait la sentinelle (un exemple inverse est la La Ronde de nuit qui désigne un groupe de personne depuis l’idée concrète de ronde). Plus avant de l’ancien bas francique *skarwahta (« groupe de sentinelles ») composé de *skara (« détachement, section » - allemand Schar (de)) et *wahta(« garde » → voir guet, allemand Wache) ; le moyen haut allemand scharwahte donne l’allemand Scharwache (de).

Nom commun

SingulierPluriel
échauguetteéchauguettes
/e.ʃo.ɡet/
Certains l'appellent échauguette, mais à l'époque de Vauban, on doit dire guérite en pierre. (1)
échauguette /e.ʃo.ɡet/ féminin
  1. (Architecture) Petit ouvrage d'un château-fort médiéval, en bois ou en maçonnerie qui couronne le décrochement d’un mur de fortification ou les coins d’une tour carrée et permettant de surveiller lesabords.
    • La grosse traverse Z […], était couronnée par des mâchicoulis transversaux qui commandaient la porte H et par une échauguette crénelée qui permettait de voir ce qui se passait dans la caponnière, afin de prendre les dispositions intérieures nécessaires, ou de reconnaître les corps amis.  (Eugène Viollet-le-DucLa Cité de Carcassonne, 1888)
  2. (Par extension) (Architecture) Petite tourelle placée au coin d’une maison d’habitation.
    • La loge du concierge figure une tour carrée, avec une plate-forme à créneaux, garnie d’échauguettes.  (Octave Mirbeau, Le gamin qui cueillait les ceps, dans La vache tachetée, 1918)

vendredi 3 janvier 2014

Impécuniosité

Origine et histoire de « impécuniosité » Étymologie

(1677) Dérivé de impécunieux avec le suffixe -ité.

Nom commun

SingulierPluriel
impécuniositéimpécuniosités
/ɛ̃.pe.ky.njɔ.zi.te/
impécuniosité /ɛ̃.pe.ky.njɔ.zi.te/ masculin
  1. (Littéraire) Manque d’argent.
    • Elle laissa entendre […] qu’il importait par contre de ne pas faire inutilement appel au crédit, que les collectivités ainsi que les particuliers n’y devaient recourir que quand elles ressentaient le mal d’impécuniosité.  (Joseph CaillauxMes Mémoires, I, Ma jeunesse orgueilleuse, 1942)

Baguenauder

Origine et histoire de « baguenauder » Étymologie

Probablement de baguenaude, en languedocien baganaudo, fruit du baguenaudier.

Verbe

baguenauder /baɡ.no.de/ intransitif 1er groupe (conjugaison) ou (Pronominal)
  1. S’amuser à des choses vaines et frivoles comme les enfants qui font claquer les baguenaudes en les crevant.
  2. (Familier) Se promenerflâner sans but précis.
    • On s’est baguenaudé toute la journée.

jeudi 2 janvier 2014

Acédie

 Étymologie

Du latin acedia (« dégoût, indifférence »).

Nom commun

SingulierPluriel
acédieacédies
/a.se.di/
acédie /a.se.di/ féminin
  1. (Christianisme) Péché de la tristesse et de la désolation spirituelle, dépression spirituelle (ennuimorositédégoûtabattement, manque d’enthousiasme et d’intérêt, etc.)
    • Il veut prier : son cœur ne sait plus de prière.
      Froid, et l’acédia
       [sic] lui desséchant la peau,
      C’est un homme de marbre assis sur un tombeau.

       (Jules LemaîtrePoésies, Les médaillons, IV : Lares, I : L’auteur de l’Imitation ; Alphonse Lemerre éditeur, Paris, s. d. [après 1881], page 118)

Mithridatiser

issu du Wiktionnaire

Origine et histoire de « mithridatiser » Étymologie

Du nom de Mithridate VI, roi du Pont, qui, craignant d’être empoisonné, s’était, selon la légende, accoutumé à absorber des doses croissantes de poison. Battu par Pompée, et ne pouvant se donner la mort par ce moyen, il se fit tuer par un mercenaire. On trouve plus rarement mithridater.

Verbe

  1. Immuniser contre l’empoisonnement ou au figuré, rendre insensible.
    • Il a tellement subi de critiques qu’il est mithridatisé !
se mithridatiser pronominal 1er groupe (conjugaison)
  1. S’immuniser, devenir insensible par accoutumance.
    • Beaucoup d’apiculteurs se mithridatisent plus ou moins contre le venin des abeilles.